Peter Pan & Wendy : Une première représentation de personnage en situation de handicap pour Disney

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Sorti le 28 avril dernier sur la plateforme Disney +, le nouveau film Peter Pan & Wendy brise les tabous sur le handicap en accordant un des rôles principaux à Noah Matthews Matofsky, jeune acteur anglais atteint de la trisomie 21. Retour sur ce live action, réalisé par David Lowery, mêlant aventure et modernité sans pour autant décevoir les nostalgiques du célèbre dessin animé.

Il était une fois, Noah Matthews Matofsky

Il était une fois, un jeune acteur atteint du syndrome de Down qui décrochait le rôle majeur d’un film Disney. C’est l’histoire de Noah Matthews Matofsky. Âgé de seulement 15 ans, il incarne pour ses premiers pas dans le septième art, Slightly, le chef de la tribu des Enfants Perdus, dans le dernier film Peter Pan et Wendy de Disney +. Passionné de cinéma depuis toujours, Noah a passé le casting par le biais de l’agence britannique inclusive de talents appelée « Zebedee », qui représente exclusivement des mannequins en situation de handicap. Peu de temps après son audition, il a eu l’opportunité de rencontrer le réalisateur du film, David Lowery. « C’était une expérience extraordinaire ! Nous avons tous appris le combat à l’épée, ce que j’ai adoré. J’avais aussi beaucoup de répliques à apprendre très rapidement, mais c’était passionnant et j’ai vraiment aimé ça » explique Noah dans les colonnes du journal The Sun.

C’est la première fois que la compagnie américaine Disney + engage un acteur atteint de trisomie 21 pour un rôle majeur dans l’un de ses longs métrages. Aussi connue sous le nom de syndrome de Down, la trisomie 21 n’est pas une maladie, mais une anomalie génétique provoquée par un chromosome en trop. La trisomie 21 se nomme ainsi, car la paire de chromosomes concernée est la paire 21. Elle se caractérise par certains traits physiques et répercussions mentales, mais le handicap a des effets différents pour chaque individu. Noah exprime d’ailleurs à ce sujet « La trisomie 21 ne doit pas freiner les gens, il faut toujours rêver grand ».

Peter Pan et Wendy, le pari risqué de Disney

Réalisé par David Lowery, le nouveau film Peter Pan et Wendy, qui est une adaptation du classique animé de 1953, a été partiellement tourné à Terre-Neuve-et-Labrador. Cette version propose une approche plus inclusive de l’histoire en donnant aux garçons et aux filles le rôle des Enfants Perdus. De plus, le choix de l’actrice Yara Shahidi, une jeune femme noire, pour interpréter le personnage de la Fée Clochette, est également une décision marquante. Tout en reprenant une majorité de l’histoire originale de Peter Pan, Disney a pris le parti de mettre en avant une perspective authentique du handicap avec le personnage de Slightly, brisant les stéréotypes et les préjugés qui y sont souvent associés.

En effet, la représentation du handicap au cinéma a toujours été un sujet délicat et complexe. Trop souvent, les personnages atteints de handicap sont relégués à des rôles secondaires. Cependant, Disney a cette fois-ci choisi de défier les conventions en imposant un acteur atteint de trisomie 21 au centre de l’intrigue, lui offrant ainsi un rôle puissant et influent. Noah, dans la peau de Slightly, nous rappelle alors un message primordial : le handicap ne définit pas une personne et ses capacités à faire ce qu’il souhaite. Sa présence sur l’écran montre que chaque individu, avec ses différences, à des qualités uniques à offrir. Il confie d’ailleurs, dans les colonnes du Dailymail, vouloir devenir « un modèle pour d’autres personnes avec un syndrome de Down qui aimeraient se produire à l’écran ».

Ce remake de Peter Pan, n’a pas pour but d’apporter de nouveaux aspects à l’histoire. Son motif est de sensibiliser le spectateur à l’inclusion tout en encourageant une société plus bienveillante non seulement envers les personnes atteintes de trisomie 21 ou d’autres handicaps mais aussi pour toutes les personnes différentes. “C’est emballant de participer à quelque chose qui n’a jamais été fait auparavant.”, déclare Noah Matthews Matofsky. En offrant une représentation positive et respectueuse du handicap, Disney brise les barrières et ouvre la voie à une plus grande diversité dans l’industrie cinématographique. En défiant les préjugés, on encourage un changement de regard, une meilleure appréciation des talents et des capacités des personnes atteintes de handicap au-delà des différences.

Un nouveau classique qui mêle inclusion et modernité

La sortie du film Peter Pan de Disney a suscité un vif intérêt. Accueilli avec enthousiasme par le public et la critique, le live action a grandement attiré l’attention des médias. Certains ont notamment salué le choix audacieux de Disney de confier le rôle de Slightly à un acteur atteint de trisomie 21, soulignant que cela a permis de briser les codes et de donner une voix à une communauté souvent sous-représentée, tandis que d’autres étaient furieux par le changement de certaines caractéristiques d’origine.

L’approche novatrice de la représentation du handicap et la performance remarquable de Noah qui lui-même vit avec la trisomie 21 a été largement saluée, ouvrant la voie à des discussions significatives sur l’inclusion et la diversité dans l’industrie cinématographique. Cette performance est inspirante car elle démontre aux personnes atteintes de handicap qu’ils peuvent avoir leur place dans le cinéma. Toutefois, les réactions émotionnelles des spectateurs ont été variées. En effet, un nombre de personnes n’ont pas vu l’inclusion mise en avant avec un personnage en situation de handicap mais au contraire ont vu la déformation d’un film original. David Lowery explique d’ailleurs : « Les films devraient être pour tout le monde, et cela ne change en rien le film [Peter Pan et Wendy] […] Les anciennes versions seront toujours présentes, mais pour une certaine génération, ce sera leur introduction à l’histoire, et je suis vraiment heureux de me dire que ce sera celle à laquelle ils penseront quand ils évoqueront Peter Pan. »

Cette œuvre cinématographique a marqué un tournant dans la représentation du handicap au cinéma. En mettant en avant un acteur atteint de trisomie 21 dans le rôle de Slightly, le film a ouvert de nouvelles portes et a encouragé des conversations essentielles sur l’inclusion et la diversité ainsi que la remise en question sur les perceptions et attitudes de chacun envers le handicap. Son impact positif sur le public et l’industrie cinématographique témoigne de la puissance du cinéma pour influencer les perceptions et promouvoir le changement social. Pour offrir des expériences de vie plus riches et améliorer la qualité de vie des personnes atteintes du syndrome de Down, des actions comme celles de La Possible Échappée, au travers de la pratique artistique dans ses ateliers pédagogiques, sont plus que nécessaires.