La technologie et le handicap : des solutions pour faciliter le quotidien

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À l’heure où l’inclusion des personnes en situation de handicap est un véritable enjeu dans notre société, la technologie peut améliorer leur quotidien et aide à l’égalité pour tous. En France, 12 millions de personnes peuvent être considérées comme porteuses d’une incapacité ou d’un handicap soit 17% de la population française.

Le handicap se vie au quotidien, en faisant face à nombre difficultés : un chemin que tout le monde ne peut pas emprunter, un dispositif que tout le monde ne peut pas utiliser, une annonce que tout le monde ne peut pas voir ou entendre. Le regard des autres peut aussi être une source de difficultés, voire de souffrance : selon une enquête OpinionWay,  44 % des personnes en situation de handicap disent ressentir de la gêne chez l’autre lors d’une première rencontre. Manque de structure d’accueil, manque de visibilité ou de considération, peur de la différence conduisant à son isolement… tous ces obstacles complexifient l’intégration du handicap dans la société.

Aujourd’hui, la technologie permet de briser nombre de ces obstacles !

En premier lieu, il est possible de changer le regard des autres sur le handicap en permettant de se mettre à la place de personnes en situation de handicap, par exemple par certains procédés comme « les combinaisons de vieillissement », inventées dans les années 1970 au Japon, qui consistent à simuler une perte d’autonomie : il vous suffit d’enfiler des lunettes réduisant votre champ de vision, un casque qui impacte votre audition et une combinaison (gilet, gants, genouillères et coudières) qui provoque un manque de mobilité. Ce simulateur permet de comprendre le quotidien des 1,2 millions de personnes dépendantes en France. De même, afin de sensibiliser aux problèmes causés par le handicap, la Start-up Française Bbird a créé l’application Réalité : elle permet de se glisser dans la peau d’une personne handicapée grâce à un casque VR (Réalité virtuelle).

Ces innovations nous offrent un moyen d’appréhender le handicap, en se mettant directement à la place d’autrui. Ces outils nous permettent aussi d’être au plus proche du quotidien de plus d’un quart de la population française, en apportant les informations précises et nécessaires sur le sujet, conduisant ainsi à la sensibilisation aux enjeux des personnes en situation de handicap.

Quand technologie rime avec autonomie !

En deuxième lieu, la technologie devient facilitante du quotidien.

Ainsi en 2019, après 7 ans de travail acharné, la société Wandercratf a mis à disposition des centres de rééducation l’exosquelette Atalante. Ce robot est capable de recréer une “marche humanoïde” sans déambulateur ni béquille pour les personnes en situation de handicap moteur ainsi que les personnes paraplégiques. Un véritable souffle d’espoir pour les 850 000 français à mobilité réduite.

Même la technologie la plus simple peut créer un réel gain d’autonomie : un grand nombre d’applications sont disponibles pour faciliter la vie quotidienne et développer l’autonomie d’une personne porteuse d’un handicap. Prenons par exemple l’application française AVA, destinée aux personnes malentendantes : elle retranscrit à l’écrit sur l’écran de votre smartphone, les mots d’une conversation orale.

De même, on citera les assistants vocaux sur les téléphones mobiles Android (Google Assistant) ou Appel (Siri) qui permettent de recevoir et envoyer des messages uniquement en utilisant la voix. Très utile pour ceux qui gardent une bonne audition et une bonne diction.

Les entreprises Microsoft et Google ont elles aussi développé des dispositifs spécifiques au service du handicap. Chez Microsoft, on retrouve l’application SEEING AL, qui décrit l’environnement de l’usager via des sons perceptibles à l’oreille, grâce à la caméra du téléphone. De son côté, Google a lancé LIVE TRANSCRIBE et SOUND AMPLIFIER. Le premier retranscrit un discours oral sur l’écran de votre smartphone et le second permet d’amplifier les sons d’un environnement à travers les écouteurs.

Dans ce contexte, la technologie contribue à l’accroissement de l’autonomie et procure un certain épanouissement pour les personnes en situation de handicap.

Des applications mobiles aux exosquelettes, la technologie se positionne comme un moteur d’égalité au service d’une meilleure qualité de vie et aide les personnes en situation de handicap à retrouver leur autonomie.

Quand la technologie s’associe au monde du jeu vidéo

Enfin, la technologie facilite l’accès aux mondes virtuels sans que le handicap soit un obstacle ou soit discriminant.

Flavien Gelly est un passionné de jeux vidéo. Atteint d’une atrophie congénitale du bras gauche, il aborde le sujet de la technologie et du handicap via sa chaîne Youtube. Contraint à passer son enfance à l’hôpital, sa marraine lui offre la console Mega Drive de Sega dont l’usage ne nécessite qu’une seule main. Cette console lui a alors permis de dépasser son handicap. Ce dernier souligne le terme de compensation : « Aujourd’hui la technologie va apporter une compensation à différents types de handicap. Si on prend l’exemple classique d’une personne tétraplégique en fauteuil, les fauteuils d’aujourd’hui sont de plus en plus technologiques »

Selon lui, la suppression des barrières entre personnes en situation de handicap et personnes valides passe notamment par le jeu vidéo. La réalité virtuelle, par exemple, est de plus en plus performante et accessible au regard du nombre de joueurs. Flavien Gelly insiste sur le fait que « cela permet de faire des choses que certaines personnes ne pourraient absolument pas faire. Je pense notamment à des jeux en réalité virtuelle qui permettent de faire des sports extrêmes, de découvrir des endroits etc.. »

La technologie offre donc un moyen aux personnes invalides d’être sur un même pied d’égalité que n’importe quel joueur. Les chances de victoire sur un jeu comme Mario Kart, par exemple, sont similaires tant pour une personne paraplégique, que pour une personne valide. Mais ce n’est pas tout ! Le jeu-vidéo offre aussi un moyen « d’échapper au regard des autres ». Comme le dit Stéphane Laurent, éducateur spécialisé et fondateur de l’association Game Lover : « quand on est joueur en situation de handicap, derrière un écran, on est assimilé à n’importe quel joueur, et pas d’abord à quelqu’un d’handicapé ». Le jeu vidéo pour une personne en situation de handicap, c’est d’abord un moyen d’échapper aux restrictions physiques, en faisant des choses qui seraient impossibles à faire pour eux, mais c’est aussi un moyen d’échapper aux regards des autres et mettre en place une certaine égalité.

Le métavers serait un mode accessible où chacun a sa place ? A condition bien sûr d’avoir les capacités intellectuelles et d’être formé.e pour agir dans ses mondes virtuels.

C’est prometteur pour la pratique artistique des personnes en situation de handicap, tant les mondes virtuels offrent une porte d’entrée à l’art.

Pour conclure, la technologie sous toutes ses formes offre une multitude de possibilités aux personnes considérées comme porteuse d’un handicap. Elle apporte de nouveaux moyens de procurer une certaine autonomie au service d’une meilleure qualité de vie, mais également une promesse d’égalité, de partage et d’inclusion.